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Manifestations scientifiques » Colloques » C 13-15/11/2013 1754-1763 : une première guerre mondiale ?

Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)

 

IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)

 

Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Présentation complète

 

17, rue de la Sorbonne

Esc. C, 3e étage

75005 Paris

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Chargé de communication

Opens window for sending emailAlexis Darbon

 

Bibliothèque

La bibliothèque ouvrira à partir du 1er septembre, sur RdV uniquement.

Lundi et mardi : 14 h – 17 h 30
Mercredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 17 h 30
Jeudi : 9 h 30 – 13 h
Vendredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 16 h
 

Thomas Corpet

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C 13-15/11/2013 1754-1763 : une première guerre mondiale ?

1754-1763 : une première guerre mondiale ?

1754 – 1763 : a first world war ?

 

Musée de la Marine, Hôtel des Invalides auditorium, amphithéâtre Austerlitz 

Du 13 au 15 novembre 2013

 

Lorsque les historiens cherchent des antécédents aux deux guerres mondiales du XXe siècle, ils se tournent volontiers vers les guerres de la Révolution et de l’Empire. Pourtant, l’antériorité pourrait, à bon droit, être revendiquée par la guerre de Sept ans (1756 – 1763), qui fut précédée sur mer et dans les colonies américaines par des opérations menées par l’Angleterre et qualifiée par Voltaire de « guerre de pirates ». L’implication des espaces ultra-marins souligne le caractère global d’un conflit qui ne se limite pas à l’Europe et qui met en jeu une stratégie impériale conçue à l’échelle du monde. Outre l’Amérique, l’Inde, l’Asie (les Philippines) et, dans une moindre mesure, l’Afrique furent ainsi affectées par un conflit dont ces espaces n’étaient pas seulement le théâtre mais aussi l’enjeu.

La stratégie mondiale qui se déployait à cette échelle ne pouvait plus rester contenue dans le cadre de l’équilibre européen qui avait guidé les relations internationales après les traités d’Utrecht et de Rastadt. Sur le continent européen, l’affirmation de la puissance prussienne bouleversait elle aussi les règles du jeu diplomatique et militaire, en établissant un rapport totalement démesuré entre la puissance militaire et la puissance de l’État. Avec une armée représentant de 3 à 5% de la population de la Prusse, là où les autres puissances se contentaient de 1 à 1,5%, Frédéric II créait un État militaire aux objectifs et aux méthodes qui transgressèrent les conventions routinières de la guerre. Ce bouleversement alimenta le formidable essor de la pensée stratégique qui culmina en Europe dans les années 1770 et 1780 : la guerre, en effet, était à repenser.

La globalisation et la radicalisation des enjeux se combinèrent pour donner à la guerre un visage d’une brutalité inédite : déportation des Acadiens, suspension des cartels d’échanges de prisonniers sur mer, succession de batailles avec des taux de pertes inédits avoisinant les 30% de morts et de blessés (Zorndorf, Kunersdorf, Torgau…)… Dans l’Empire, le spectre de la guerre de Trente ans fit, à nouveau son apparition, pour alimenter la hantise d’un dérèglement de la guerre. Dans les États épargnés par les combats la guerre nourrit des formes inédites de politisation, qui se prolongèrent au-delà de la paix.

La guerre de Sept ans s’est traduite dans les champs nationaux français et anglais par une mise en évidence du patriotisme, dont on a décliné dans la littérature (Le siège de Calais) l’importance aux yeux des peuples. De même, les évènements de la « guerre fourrée » dont l’assassinat de Joseph Collons de Villiers, sieur de Jumonville (1754) sont ils regardés comme porteur du patriotisme propre aux Treize colonies. Or, on a souvent considéré que s’il existait un impérialisme britannique, il n’existait qu’un vague colonialisme français en Amérique continentale. Cette conception doit être réévaluée par rapport à l’espace intellectuel et politique ouvert par la guerre, pour ces deux puissances. Par exemple, les propos de Voltaire balayant d’un revers de la main au XVIIème chapitre de Candide doivent être confrontés aux propos du diariste Barbier, qui, concluait en 1763 que la perte du Canada « est considérable pour nous ». La question qui se pose alors est de comprendre comment une guerre, transcontinentale et transatlantique, permet de basculer d’un monde colonial à des logiques gouvernementales impériales, et d’analyser les structures qui opèrent ce basculement (académiciens, conseiller des bureaux, gouvernement) dans chaque empire. Comment aussi, un évènementiel européen conduit à une réflexion extraeuropéenne.

La guerre induit une dimension comparatiste inédite où chaque État analyse l’autre stimulant ainsi une réflexion sur la nature de la société coloniale, propre parfois à certaines personnalités de l’époque, et portant en germes les prémices de l’abandon de l’esclavage. Dans un second mouvement, elle invite à redéfinir la nature de l’empire et des principes de colonisation.

La guerre de Sept Ans ne se termine pas comme auparavant, par un traité. Les économies ont été à ce point grevées que les États endettés se lancent dans une nouvelle course à l’armement pour gagner la paix qui suit l’année 1763. En France, une génération de jeunes officiers, se politisent et pensent la réforme de l’État en même temps que la revanche, ferment d’un premier patriotisme. Dans les colonies américaines, les entrepreneurs, les armateurs, les négociants refusent de payer les efforts consentis par la métropole londonienne, et en profitent pour penser les conditions politiques de leur indépendance. La guerre de sept ans a ouvert les yeux aux américains sur leur importance et la possibilité pour eux de conquérir leur autonomie. Ils puisent dans les textes politiques anglais radicaux du siècle précédent des raisons d’y croire. Ils ne tardent pas à proclamer leur indépendance et la naissance de leur jeune république. Bientôt ils seront imités en Suisse, en Irlande, aux Provinces-Unies, et en France par d’autres jeunes révoltés. Une culture atlantique de la dissidence, que la violence de la guerre de 7 ans a mis en marche se forme. Elle conduit à la révolution de l’ancienne Europe et au bouleversement du monde.

Ainsi les enjeux de ce conflit furent multiples. En France, la poursuite de l’objectif stratégique de la revanche et la (re)construction d’un appareil militaire et naval, furent ainsi les aiguillons d’une politique de réforme de l’État. De même, la volonté de logiques impériales amenèrent le gouvernement à penser le monde colonial en termes de peuplement, et augurèrent ainsi de l’abandon des Antilles. En Angleterre, la politique de George III demeura indifférente au patriotisme né dans les Treize colonies. Désormais la politique allait reprendre ces droits en ce temps de guerre froide que fut la période suivant le conflit entre 1763 et 1776. La guerre de la jeune république américaine luttant pour son Indépendance allait reconfigurer de façon nouvelle la géostratégie de la lutte pour l’hégémonie entre la France et l’Angleterre. Une génération obtenait sa revanche en 1783 avec le traité de Versailles qui effaçait un temps l’humiliation de 1763. La lutte se poursuivait et la guerre commencée en 1792 puis terminée au mont Saint-Jean, un 18 juin 1815 pluvieux vient conclure cette longue compétition dont la guerre de sept ans fut un révélateur européen et mondial à la fois…. En ce sens, la guerre de Sept ans a fait basculer l’histoire du XVIIIe siècle. Sans cette guerre mondiale, point d’accélération de la construction de la thalassocratie anglaise, et de la prise de conscience de la germanité comme facteur identitaire au-delà du Rhin.. point de révolutions… point de guerres révolutionnaires…

 

Programme

 

 

Organisation pratique :

Le colloque se tiendra du mercredi 13 novembre 2013 au vendredi 15 novembre 2013, au musée de la marine, auditorium (premier jour) puis à l’hôtel des Invalides, amphithéâtre Austerlitz. Il se décompose en cinq sessions de travail selon cinq axes différents.

• Le mercredi 13 novembre un premier axe posera la question de l’appellation « Première guerre mondiale », questionnant la géostratégie d’un conflit.

• Le jeudi 14 novembre, deux sessions l’une en matinée l’autre l’après-midi seront organisées et consacrées à « faire et penser la guerre » (guerre navale et terrestre, champs de guerre) puis à « des impérialismes et des identités naissantes ».

• La dernière journée le vendredi 16 novembre s’attachera à questionner l’économie de la guerre (séance « Régler les comptes », mais aussi la nécessité de faire la paix (séance « Écrire la Paix », y compris quand on a parfois pas déclarer la guerre.

Les différents participants auront soin d’envoyer le 1er octobre 2013 au plus tard le texte de leur communication, afin que celui-ci soit distribué aux différents participants.