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Centre de documentation » Controverses » Le général du roi

Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)

 

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(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)

 

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Le général du roi

Vendredi 20 décembre 2013, par Opens internal link in current windowJean-Clément Martin

 

 

 




2014, de Nina Companeez, avec Louise Monot, Samuel Le Bihan, Natacha Lindinger...


Le film a été diffusé samedi 4 janvier 2014 par FR3. Il s’agit d’une transposition très fidèle du roman Le général du roi de Daphné du Maurier qui avait situé l’action dans l’Angleterre des années 1640. N. Companeez a réussi à suivre l’intrigue en en respectant les personnages, les péripéties et même la fin, énigmatique dans le film, en situant tout le film dans la guerre de Vendée. La chronologie de la guerre est respectée, peu d’ « erreurs » historiques sont relevables. Les Vendéens et les Républicains ne sont pas caricaturés. L’évocation des massacres est limitée dans le film et faite par un personnage secondaire qui donne un témoignage, n’engage pas le film dans une thèse ni ne fait du film une interprétation. L’étonnement vient même de la présentation de cette aristocratie vendéenne, loin de la réalité ordinaire de la noblesse rurale qui ne vivait pas dans ces châteaux renaissance mais plutôt dans des manoirs peu confortables ; l’étonnement vient surtout du personnage central, ce général « vendéen » mais qui porte un nom breton (Briac) coureur de jupons, aventurier, blasphémateur et tête brûlée. Bien sûr Charette peut se rapprocher de ce type d’homme, mais il ne devait pas jurer aussi fréquemment dans un milieu qui ne le tolérait sûrement pas. Le film est donc loin de l’hagiographie ou d’une idéologie quelconque, mais installe dans « un décor historique », une intrigue intemporelle. La question de savoir ce qu’il faut penser d’un/e artiste utilisant à son gré l’histoire et le passé, indépendamment des préoccupations des spécialistes et des intellectuels engagés, est posée à nouveau, comme elle l’était devant Quatre-vingt-treize de V. Hugo ou Les dieux ont soif d’A. France. Ajout du 5 janvier 2014.

Ce qui suit ne concerne que le dossier de presse :

Dans le dossier de presse du film de NINA COMPANEEZ, Le général du roi, un amour fou dans la tourmente de l’histoire, un décret pris par la Convention nationale le 1er octobre 1793 est cité ainsi :

Décret de la Convention : « tout Vendéen, toute Vendéenne, quel que soit son âge, sera coupable parce que Vendéen. Que cette race indigne soit anéantie. Tout ce qui reste vivant dans cette région maudite doit disparaître. »

Il est inutile de relever qu’aucun décret n’a identifié les Vendéens pour les exterminer. Etaient visés les « brigands de la Vendée », tandis que les femmes, les enfants et les vieillards devaient être protégés et sortis du théâtre de la guerre. Des sommes importantes ont été accordées aux « réfugiés de la Vendée » pour cela.


Il est incompréhensible qu’un dossier de presse pour un film destiné à une chaîne publique de grande audience, FR3, contienne une falsification si invraisemblable.


Il suffit de citer trois décrets authentiques de la Convention et d’attendre que la direction de FR3 rectifiera le dossier de presse et donnera des explications sur cette falsification de l’histoire.


Voici les décrets authentiques de la Convention :


1- Décret relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée. Du premier août 1793.

La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de salut public, décrète Art. I. Le ministre de la guerre donnera sur-le-champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée. Il sera mis, à cet effet, à la disposition du ministre de la guerre, trois millions pour l’exécution de cette mesure.

II. Il sera procédé à l’épurement de l’état-major & des commissaires des guerres de l’armée des côtes de la Rochelle, pour leur substituer des officiers-généraux & des commissaires d’un patriotisme prononcé.

III. Les généraux de l’armée des côtes de la Rochelle tiendront la main à l’exécution rigoureuse des lois rendues contre les déserteurs, le fuyards, les traîtres, & ceux qui jettent les armes & vendent leurs habits.

IV. L’organisation des compagnies des pionniers & des ouvriers sera accélérée ; ils seront choisis dans les communes les plus patriotes

V. Les généraux seront un choix pour former un corps de tirailleurs & de chasseurs intrépides.

VI. Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce, pour incendier les bois, les taillis & les genêts.

VII. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits, les récoltes seront coupées par les compagnies d’ouvriers, pour être portées sur les derrières de l’armée, & les bestiaux seront saisis.

VIII. Les femmes, les enfans, les vieillards seront conduits dans l’intérieur ; il sera pourvu à leur subsistance & à leur sûreté, avec tous les égards dus à l’humanité.

IX. Il sera pris des mesures par le ministre de la guerre pour préparer tous les approvisionnemens d’armes & de munitions de guerre & de bouche de l’armée, qui, à une époque prochaine fera un mouvement général sur les rebelles.

X. Aussitôt que les approvisionnemens seront faits, que l’armée sera réorganisée, & qu’elle sera prête à marcher sur la Vendée, les représentans du peuple se concerteront avec les administrations des départemens circonvoisins qui se sont maintenus dans les bons principes, pour faire sonner le tocsin dans toutes les municipalités environnantes, & faire marcher sur les rebelles les citoyens depuis l’âge de seize ans jusqu’à celui de soixante.

XI. La loi qui expulse les femmes de l’armée sera rigoureusement exécutée ; les généraux en demeurent responsables.

XII. Les représentans du peuple, les généraux, veilleront à ce que les voitures d’équipages à la suite de l’armée soient réduites au moindre nombre possible, & ne soient employées qu’au transport des effets & des matières strictement nécessaires.

XIII. Les généraux n’emploieront désormais pour mot d’ordre que des expressions patriotiques, & que les noms des anciens républicains ou des martyrs de la liberté, & dans aucun cas le nom d’aucune personne vivante.

XIV. Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la République ; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui sont demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu’ils auroient souffertes.

XV. Le présent décret sera envoyé sur-le-champ au conseil-exécutif, au ministre de la guerre, & aux représentans du peuple près l’armée des côtes de la Rochelle.

2- Décret contenant une nouvelle organisation de l’armée destinée à combattre les rebelles de la Vendée, sous le nom d’Armée de l’Ouest. Du premier Octobre.

La Convention nationale, après avoir entendu le rapport du comité de salut public, décrète :

Art. I. Le département de la Loire-Inférieure demeure distrait de l’armée des côtes de Brest, et est réuni à celle des côtes de la Rochelle, laquelle portera désormais le nom d’armée de l’Ouest.

II. La Convention nationale approuve la nomination du citoyen Lechelle, général en chef, nommé par le conseil-exécutif pour commander cette armée.

III. La Convention nationale compte sur le courage de l’armée de l’Ouest et des généraux qui la commandent, pour terminer, d’ici au 20 octobre, l’exécrable guerre de la Vendée.

La reconnoissance nationale attend l’époque du premier novembre prochain pour décerner des honneurs et des récompenses aux armées et aux généraux qui, dans cette campagne, auront exterminé les brigands de l’intérieur, et chassé, sans retour, les hordes étrangères des tyrans de l’Europe.

Ce décret est complété par la Proclamation de la Convention nationale a l’armée révolutionnaire de l’Ouest. Du premier Octobre.

SOLDATS DE LA LIBERTE, Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d’octobre ; le salut de la patrie l’exige, l’impatience du peuple français le commande, son courage doit l’accomplir. La reconnoissance nationale attend, à cette époque, tous ceux dont la valeur et le patriotisme auront affermi, sans retour, la liberté et la République.

3- Il est intéressant de relever par ailleurs une partie de ce Décret qui ordonne l’impression & la distribution du rapport fait par la commission chargée de recueillir & réunir les procès-verbaux d’acceptation de la Constitution. Du 9 août 1793.

La Convention nationale décrète que le rapport fait par la commission chargée de recueillir & réunir les procès-verbaux d’acceptation de la Constitution, sera imprimé & distribué aux envoyés du peuple, au nombre de six exemplaires. Suit le rapport. …Quant au département de la Vendée, il n’est pas entièrement gangréné ; les patriotes, échappés à la fureur des brigands, se sont ralliés. Votre commission a connoissance que vingt-neuf assemblées primaires y ont eu lieu ; elles ont voté, à l’unanimité, l’acceptation de la Constitution : leurs envoyés sont dans cette enceinte.