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Enseignement » Outils et matériaux pédagogiques » Textes et sources sur la Révolution française » Terreur à l’ordre du jour

Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)

 

IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)

 

Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
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17, rue de la Sorbonne

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Thomas Corpet

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Terreur à l’ordre du jour

Extraits choisis par Jean-Clément Martin de Jacques Guilhaumou, « La terreur à l'ordre du jour: un parcours en révolution (1793-1794) », Révolution-française.net, Mots, mis en ligne le 6 janvier 2007. Opens external link in new windowConsultable ici

 

13 juillet 1793

 

1. Section des droits de l’homme : « Oui, à la nouvelle affreuse de l’assassinat de Marat, tous, d’un mouvement naturel et spontané, (nous) aurions à l’instant vengé sa mort, si nous n’eussions réfléchi que cette mesure pouvait être nuisible à la liberté et servir la cause de nos ennemis (…) Nous sommes assurés que le calme que nous gardons, notre force et notre union feront la terreur des tyrans et conserveront à jamais notre république entière » . Archives Nationales, C 262. Les mots et expressions de "terreur", et "terreur à l’ordre du jour" sont soulignés de notre fait dans l’ensemble des énoncés d’archive.

 

2. Le député Drouet, de retour du domicile de Marat, à la Convention : « Je m’aperçois que le désir de vengeance électrise les sens du Peuple français et prépare une explosion terrible (…) Amis, soyez calmes, mais terribles, vous serez vengés ». Discours du citoyen Drouet, B.N.F, 8° Le38 336.

 

3. député Callières de l’Etang, Cordelier : « Eh bien ! Législateurs, retournons contre ces abominables parricides leurs propres forfaits. Ordonnez par un décret à jamais mémorable que le corps de Marat soit porté et montré successivement à tous les départements présents et à venir, que dis-je à la terre entière ». Archives Nationales, C 262

 


 

4. Danton, le 12 août à la Convention : « Les députés des assemblées primaires viennent d’exercer parmi nous L’INITIATIVE DE LA TERREUR (…) Signalons la vengeance populaire par le glaive de la loi sur les conspirateurs de l’intérieur ». Robespierre le même jour « Que le glaive de la loi plane avec une rapidité terrible sur la tête des conspirateurs, frappe de terreur leurs complices, inspire la terreur à tous les ennemis de la patrie »

 

le Moniteur, tome XVII, p. 387 et 388.

 


5. séance des Jacobins du 30 août 1793 « Royer, qui ne veut plus de mesures partielles, rappelle que Danton dit une grande vérité lorsqu’il était président de la convention : Marat avait une fièvre révolutionnaire, et ce que disait Marat était excellent, mais on ne l’écoutait pas. On n’écoute pas davantage ceux qui parlent aujourd’hui comme lui (…) Qu’on place la terreur à l’ordre du jour, c’est le seul moyen de donner l’éveil au peuple et de le forcer à se sauver lui-même (…) On met aux voix la motion de Royer de mettre à l’ordre du jour les dernières mesures de salut public ; elle est adoptée » . Journal des débats de la société des Jacobins, N° 486.

 

Royer club des Jacobins, le 1er septembre  : « Vous avez placé, dit Royer, la terreur à l’ordre du jour. Qui pourrait imprimer la terreur avec plus de succès qu’une armée révolutionnaire de trente mille hommes, divisée en plusieurs corps volants, accompagnée d’un tribunal révolutionnaire et d’une guillotine, faisant justice sur tout le territoire français des nobles, des traîtres, des modérés et des conspirateurs ». Journal des débats de la société des Jacobins N° 487.

 


 

6. le 5 septembre 1793 « Une députation des ci-devant jacobins est à la barre ; mettez la terreur à l’ordre du jour dit l’orateur ; et ce mot est l’analyse de tout le discours qui n’est que le confirmatif des propositions faites dans le cours de la séance. Le président répond que la terreur va être véritablement à l’ordre du jour par la création de l’armée révolutionnaire que la convention vient de décréter ». « Il est temps que l’égalité promène la faux sur toutes les têtes. Il est temps d’épouvanter tous les conspirateurs. Eh bien ! Législateurs, placez la terreur à l’ordre du jour (il s’élève de vifs applaudissements). Soyons en révolution, puisque la contre-révolution est partout tramée par nos ennemis (mêmes applaudissements). Que le glaive de la loi plane sur tous les coupables. Nous demandons qu’il soit établi une armée révolutionnaire. Le Président à la députation : Citoyens, c’est le peuple qui a fait la révolution, c’est à vous qu’il appartient d’assurer l’exécution des promptes mesures qui doivent sauver la patrie (…) Oui, le courage et la justice sont à l’ordre du jour ». The Terror. The Merciless War for Freedom in Revolutionary France, Farrar, Strauss and Giroux, New-York, 2005, p.179

 

7. Discours de Barère à la Convention nationale, au nom du Comité de Salut public 5 septembre 1793

Depuis plusieurs jours tout semblait annoncer un mouvement pour Paris. Des lettres interceptées, soit pour l’étranger, soit pour des aristocrates de l’intérieur, annonçaient les efforts constants que faisaient leurs agents pour qu’il y eût incessamment, dans ce qu’ils appellent la grande ville, un mouvement. Eh bien ! il l’auront ce dernier mouvement… mais ils l’auront organisé, régularisé, par une armée révolutionnaire qui exécutera enfin ce grand mot qu’on doit à la Commune de Paris « Plaçons la terreur à l’ordre du jour ». c’est ainsi que disparaîtront en un instant et les royalistes et les modérés, et la tourbe contre-révolutionnaire qui vous agite. Les royalistes veulent du sang, eh bien ! ils auront celui des conspirateurs, des Brissot, des Marie-Antoinette ! […] Que faut-il pour mettre un terme à tant de crimes et de complots ? une armée révolutionnaire qui balaye les conspirateurs ; une armée qui, organisée de la même manière que les bataillons de gardes nationales, puisse aujourd’hui se rassembler, et dès demain se mettre en mouvement. Il faut une armée qui exécute toutes les mesures de salut public que décrétera la Convention. Il faut une armée, non pas pour Paris seulement, mais partout où les mouvements contre-révolutionnaires se seront fait craindre. […] Vous aviez pris une mesure sage pour que le maximum fût en même temps dans tous les départements. Eh bien ! c’est le moment qu’on a choisi pour préparer un mouvement sur les subsistances. On a voulu à la naissance de cette loi, l’entourer de préventions et de craintes, parce qu’on savait qu’elle était efficace. Le comité de salut public n’a pu préparer jusqu’à ce moment qu’une partie des mesures qu’il doit vous proposer. Mais déjà vous en avez pris de très bonnes. Celle relative à l’arrestation des gens suspects a été provoquée par les commissaires des sections et par les membres de l’excellente société des Jacobins, qui veille jour et nuit au salut public. Les mêmes patriotes s’occupent d’en régler d’autres. Nous nous bornons à vous proposer la levée d’une armée révolutionnaire, et un moyen utile et urgent de faire disparaître de Paris cette foule énorme de militaires qui se sont absentés de leur poste ou qui ne sont pas en activité. »

 

Moniteur universel, 1793, p. 231.

 


 

8. le 15 septembre, Hébert, substitut du procureur de la Commune de Paris, « L’heure de la vengeance est arrivée, point de quartier ; la convention vous a donné la plus grande latitude de pouvoir ; elle a ordonné que tous les gens suspects soient arrêtés : eh bien ! Il fait mettre en état d’arrestation non seulement les aristocrates décidés, mais aussi ceux qui n’ont rien fait pour la liberté. Il faut que la terreur soit à l’ordre du jour ». Séance du Conseil général de la Commune de Paris du 15 septembre, Journal de la Montagne. Leclerc Ami du peuple du 15 septembre 1793 : « Réflexion sur l’arrestation des gens suspects. On avait demandé que l’on mette la terreur à l’ordre du jour, on y a placé le funeste esprit de vengeance et de haine particulière, le fort écrase le faible et le met sous les verrous ».

 

9. 18 septembre 1793, Société républicaine de Gignac : « Puisque vous avez sagement décrété que la France est en révolution, nous vous demandons l’établissement de cinq tribunaux révolutionnaires dans la République. Le tribunal de Paris, malgré son zèle et son activité, ne peut, ce nous semble, suffire pour punir les traîtres, les conspirateurs sans nombre qui nous travaillent en tout sens. Cette mesure révolutionnaire portera le trouble et l’effroi au sein de la malveillance et de l’aristocratie : mais la terreur est enfin à l’ordre du jour ». (22)

 

10. 20 septembre 1793, Société populaire de Langres : « Restez donc à votre poste, et n’abandonnez le gouvernail que lorsque vous aurez conduit au port le vaisseau de la république. Placez la terreur à l’ordre du jour, comme vous l’ont dit nos frères de Paris, organisez l’éducation nationale qui doit régénérer nos mœurs ». (23)

 

11. 26 septembre 1793, Société populaire de Gravelines : « Les foudres, oui les foudres parties du sommet de la Montagne frappent de toutes parts les brigands à couronne et le moment n’est pas loin où tous vont tomber ensevelis sous les décombres fumantes de leurs trônes embrasés (…) Représentants, sagement vous avez fait en mettant la terreur à l’ordre du jour (…) Restez à votre poste ».

 

12. 29 septembre 1793, Société populaire de Saint-Amand ; « Pères de la patrie, serait-ce temps de rentrer dans vos foyers (…) dans le moment (enfin) où vous avez mis la terreur à l’ordre du jour ! Archives Nationales, C 281

 

13. 21 octobre 1793, Société populaire de Charolles ; « Vous avez mis la terreur à l’ordre du jour, ces mesures nous assurent que la partie sera sauvée ».

 

14. 26 octobre 1793, Société populaire de Saint-Maximin : « Citoyens représentants, que la terreur soit à l’ordre du jour, qu’ils tremblent les traîtres ! Ils mordront la poussière de la terre de la liberté qu’ils ont ensanglantée par leurs insinuations perfides ». Archives Nationales, C 279

 

15. 26 octobre 1793, Société populaire d’Uzès : « Continuez, représentants, et ne craignez pas de nous voir oublier que vous avez mis la terreur à l’ordre du jour par le décret d’urgence qui déclare le gouvernement révolutionnaire ».

 

Archives Nationales, C 280

 


 

Extraits choisis par Jean-Clément Martin de Jacques Guilhaumou, « La terreur à l'ordre du jour: un parcours en révolution (1793-1794) », Révolution-française.net, Mots, mis en ligne le 6 janvier 2007. Opens external link in new windowConsultable ici